Le Design Thinking : définition et mise en pratique
Une approche transversale de la conception et de l’innovation
L’approche Design Thinking a été développée à Stanford dans les années 1980 avec pour objectif d’appliquer la démarche de conception centrée utilisateur pratiquée par le designer pour répondre à un problème ou à un projet d’innovation. Cette manière de réfléchir et d’innover s’appuie sur la collaboration, la transversalité et se centre sur les retours des usagers.
Quels sont ses grands principes du Design Thinking et ses différentes étapes ? Quelles sont ses origines, ses avantages ?
Design Thinking : définition
La signification du Design Thinking pour LAB’S 214 est simple : une méthodologie innovante et transverses, centrées sur les utilisateurs et capable de transformer les idées en projet viables.
Les origines du Design Thinking en bref
Le design thinking voit le jour dans les années 1950 aux Etats-Unis, lorsque Alex Osborn, publicitaire américain met au point la technique du « brainstorming ». Son idée : réunir toute son équipe pour stimuler sa créativité et brasser de nombreuses idées de solutions afin de résoudre un problème.
Dans les années 1960, à l’Université de Stanford, le premier programme inter-départemental est créé : centré sur l’humain avec l’objectif de faire réfléchir ses membres à différents enjeux. L’ouvrage Experiences in Visual Thinking est publié par Robert H. McKim dans les années 70. Celui-ci-définit les grands préceptes du Design Thinking, qui seront ensuite développés par Peter Rowe dans son ouvrage « Design Thinking » en 1987.
Puis, David Kelley et Tim Brown de l’agence de design IDEO mettent au point un nouveau mode de résolution des problèmes dès 1992. Ils sont les premiers à mettre réellement en place le concept du design thinking pour innover. Dès 1999, l’entreprise IDEO se lance le défi de créer un nouveau caddie de supermarché, en seulement 5 jours. Pour y parvenir, designers, logisticiens, médecins et autres experts impliquées se réunissent pour mettre en place leur propre méthode de résolution de problème. Le Design Thinking ne cesse alors de se populariser.
Les grands principes du Design Thinking
Quel sont les modes de vie et les habitudes de consommation des gens ? Quels sont leurs sujets de conversation, leurs envies ? Pour innover, tous ces facteurs sont à prendre en compte. Le design thinking établit comme principe clé de répondre à un besoin, explicite ou non. Il est donc nécessaire de se fier à certaines méthodes de recherche notamment ethnographiques comme l’observation, l’immersion et la co-construction avec les utilisateurs.
Le design thinking vise à faire travailler de concert les différents professionnels de l’entrerpise : marketing, ingénieurs, designers, support clients... En combinant toutes ces compétences, il est plus simple de partager l’information, d’identifier une problématique et de comprendre son contexte avec une vision beaucoup plus globale. Détecter des opportunités d’innovation devient plus simple : ensemble, les différents métiers trouvent la solution pour résoudre cette problématique, et la conçoivent !
Le Design Thinking est alors un véritable projet collaboratif au service du travail d’équipe, de la capacité d’innovation de l’entreprise et du management de projet.
Le Design Thinking en pratique
Aboutir de manière efficace et rapide à la mise en marché d’un produit ou d’un service en intégrant la démarche du designer : en prototypant des idées pour les tester auprès des usagers. Chaque idée doit prendre forme de manière concrète afin d’être mieux visualisée, de pouvoir être testée et améliorée.
Le design thinking implique un état d’esprit de partage et de co-création. Il engendre un dialogue constant entre les différents métiers de l’entreprise et les clients et utilisateurs de celle-ci. En cela, il favorise l’intelligence collective et permet d’avancer ensemble, de façon très opérationnelle.
Les 5 étapes du Design Thinking
Immersion / empathie :
C’est la phase d’identification des différents points de friction ou problèmes, rencontrés par l’utilisateur tout au long de son parcours client. C’est une phase exploratoire lors de laquelle nous allons sur le terrain, dans un but de compréhension et de questionnement. Cette phase allie études ethnographiques, interviews, observation, et analyse des données collectées.
Définition :
La phase de définition va permettre de conduire l’ensemble du processus de création. Un challenge précis à résoudre est défini. Les problématiques sont posées et le cadre du projet est défini. Les livrables de la solution sont identifiés pour que chacun sache quel est l’objectif commun à atteindre.
Idéation :
L’idéation est le processus créatif et participatif permettant de générer des idées innovantes, en phase avec le problème que nous souhaitons résoudre. Chacun propose des idées et met sa créativité au service du groupe, sans barrière. L’idéation alterne des phases de création seul puis en groupe. Elle est alimentée par des moments de partage d’inspiration où chaque participant va s’informer des innovations du secteur. Elle se clôture par la prise de décision : il s’agit du moment où l’équipe va trouver un consortium et décider de l’idée à prototyper parce qu’elle semble répondre le mieux à la problématique posée.
Prototypage :
C’est le moment pour réaliser des ébauches du produit ou service : nous commençons à donner vie à notre idée. L’étape de prototypage dans le design thinking est une phase clé car elle permet d’aborder le projet sous un angle très opérationnel et de se lancer dans l’expérimentation.
Tests et apprentissage :
La dernière étape du Design Thinking, est dédiée à l’apprentissage par le test. Celle-ci permet d’obtenir des retours concrets de la part des utilisateurs. Ce moment de test en direct fait émerger des ressentis vis à vis du nouveau produit ou service proposé et de l’expérience vécue.
L’objectif : savoir si la solution est en cohérence avec les besoins et les usages des utilisateurs, si elle est viable et si des améliorations doivent être apportées.
Intégrer le Design Thinking à l’entreprise
Le design thinking permet une remise en cause permanente. Travailler avec cette méthode implique de réfléchir vite, de chercher constamment de nouvelles idées, de prendre des décisions et de tester de nouveaux concepts rapidement. C’est mettre en place une culture de l’expérimentation au coeur de l’entreprise pour construire des projets évolutifs de manière itérative et centrée sur l’usager, pour faciliter l’appropriation par les utilisateurs.
Le Design Thinking, c’est aussi favoriser l’empathie, la transversalité et le partage de connaissance dans l’organisation pour casser les silos. C’est construire pour et avec les usagers, en comprenant leurs habitudes, en décryptant leurs envies. Cette manière de travailler crée de l’intelligence et permet à des sociétés d’être des pionnières et d’innover en fabriquant une expérience utilisateur mémorable.